Jeunesse et petite enfance

Situé à l’entrée de la vallée de la Tarentaise en Savoie, la centrale hydroélectrique EDF de la Coche a été mise en service en 1976. Son concept innovant repose sur le pompage / turbinage de l’eau grâce à des turbines réversibles.

Petit historique sur le barrage hydraulique de la Coche

PHOTO BARRAGE

Le barrage de la Coche est situé sur la commune de Le Bois à 1401 m d’altitude et est exploité par EDF. Il a été construit en travers de la rivière « le Sècheron » en 1975 et mis en service en 1976.

Il est de type terre, et a pour usage principal l’hydroélectricité. Il a une hauteur de 33.5m et une longueur de 150m. Son volume de retenue est de 2100 milliers de m3, sa surface de retenue est de 8.5 ha et la surface du bassin est de 0.7 km2.

900 m en contrebas, on découvre une discrète usine souterraine située à proximité du barrage des échelles d’Hannibal.

L’originalité de l’aménagement de la Coche réside dans son caractère mixte, c’est-à-dire que c’est à la fois un moyen de production d’énergie hydraulique et aussi un moyen de transport d’énergie des heures creuses sur les heures pleines par pompage, les quatre groupes de 80 mégawatts comprenant chacun un alternateur-moteur et une pompe turbine.

L’inauguration de ce barrage a eu lieu le vendredi 7 juillet 1978.

Anecdote : le jour de cette inauguration quelque 450 ouvriers de l’usine Ugine-Aciers de Moûtiers, menacés de licenciement, ne pouvaient laisser passer les centaines d’invités EDF et multiples présidents, anciens ministres, ministre même, sans clamer leur inquiétude. Ils ont donc barré la route et M. Giraud, Ministre de l’Industrie, a reçu pendant ce temps les représentants syndicaux et élus locaux à Albertville. Tout est ensuite rentré dans l’ordre !

La nouvelle centrale La Coche Pelton

Des travaux d’optimisation de la centrale ont débuté en 2014 et se sont achevés en 2019.

Le projet dénommé « La Coche Pelton », mené dans le cadre d'un ambitieux programme de développement de l'hydroélectricité (première des énergies renouvelables au monde), est l'un des plus importants qu'EDF mène actuellement sur l'Hexagone. Il vise à construire, sur le site hydroélectrique existant de La Coche, une nouvelle centrale extérieure qui augmentera de 20 % la puissance totale de l'aménagement. L'alternateur du groupe de production se compose

de deux éléments principaux : un stator (partie fixe), dans lequel vient s'intégrer un rotor (partie tournante). L'ensemble permettra, à terme, de transformer l'énergie produite par la rotation de la roue en électricité. Le stator, imposante pièce de 7,5 m de diamètre pour un poids de 330 tonnes, a été assemblé sur la plage de montage, au cœur même de l'usine. Il a fallu empiler pas moins de 90 000 tôles pour constituer son circuit magnétique, avant d'effectuer son positionnement dans son logement définitif, une enceinte blindée en béton d'une épaisseur de 80 cm. En parallèle, le rotor est arrivé sur le chantier en pièces détachées et a été assemblé au cœur de l'usine.

Il mesure pour sa part 4,60 m de diamètre et pèse 293 tonnes. Il a été mis en place en fin 2018, la roue Pelton ayant été installée début 2019. À terme, développant 240 MW, le nouveau groupe de production sera le plus puissant de type Pelton en France, produisant l'équivalent de la consommation de 270 000 habitants.

PHOTO CENTRALE

Un réaménagement total du site

Le projet a nécessité un réaménagement complet du site extérieur. Un bâtiment administratif a été construit et accueille les équipes d'exploitation depuis 2015. La nouvelle centrale, ayant reçu son nouvel habillage extérieur accueille maintenant les différents équipements de production. En parallèle, une galerie souterraine de 250 m de long a été creusée jusqu'à rejoindre le puits blindé qui alimente la centrale existante. Une pièce de raccordement de 8 m de long a été mise en place pour créer une bifurcation : l'eau en provenance de la cuvette de la Coche est ainsi partagée entre la centrale souterraine et la nouvelle centrale extérieure. Une conduite en acier de 2,36 m de diamètre achemine l'eau jusqu'à la nouvelle centrale. Là, un robinet « sphérique » permet de couper ou d'ouvrir l'alimentation en eau du groupe de production.

Le site a conservé son rôle de stockage de l'énergie grâce au fonctionnement en pompage de la centrale souterraine existante, capable de remonter l'eau du barrage d'Aigueblanche vers la retenue de La Coche. Ce fonctionnement permet de reconstituer un stock d'énergie disponible à tout moment, afin de pouvoir répondre à un pic de consommation.

Ce chantier d'envergure a constitué une belle opportunité pour dynamiser l'économie et l'emploi dans la vallée. Sur 150 M€ d'investissements entre 2012 et 2020, pas moins de 27 M€ sont réalisés auprès de 107 entreprises savoyardes, tandis qu'au plus fort des travaux, jusqu'à 220 personnes sont intervenues simultanément sur le site. La présence de ces salariés a permis de générer à ce jour plus de 2,3 M€ de retombées locales.

Cette centrale a été Inaugurée lundi 14 octobre 2019 par Jean-Bernard Lévy, Pdg d'EDF, il s’agit d’une centrale de type STEP (Station de Transfert d’Energie par Pompage)

PHOTO INAUGURATION

C’est le deuxième chantier hydraulique le plus important en France après celui en cours de Romanche-Gavet (Isère). Cette nouvelle usine hydroélectrique est équipée de la roue Pelton la plus puissante de France (240 MW) et s’ajoute à la centrale souterraine déjà existante. De type STEP (Station de Transfert d’Energie par Pompage), mise en service en 1976, celle-ci remonte l’eau du barrage d’Aigueblanche vers la retenue de La Coche afin de constituer un stock d’énergie disponible à tout moment. La centrale de La Coche joue ainsi un rôle stratégique dans l’équilibre du réseau électrique et facilite l’intégration des énergies renouvelables variables au réseau.

Ce chantier innovant a fait appel à des robots, conçus par EDF, pour les travaux situés dans des zones difficilement accessibles afin d’assurer la sécurité des équipes et de préserver l’environnement. La roue Pelton a par ailleurs été fabriquée grâce à la technologie additive, c’est-à-dire par addition de matière par soudure laser.

Cette nouvelle unité de production est une nouvelle étape dans la stratégie "CAP 2030" d'EDF qui vise à doubler les capacités renouvelables installées du groupe dans le monde d’ici 2030. "Cet aménagement s’inscrit également dans le Plan Stockage Electrique d'EDF, dont l’objectif est de développer 10 GW de stockage supplémentaires dans le monde à l’horizon 2035», a ajouté Jean-Bernard Lévy, PDG d'EDF lors de l'inauguration.

A propos de la roue Pelton, la plus puissante de France D’un diamètre de 3,6 mètres pour 15 tonnes, la roue Pelton constitue le coeur du groupe de production. Elle est mise en rotation par l’eau projetée à près de 500 km/h par cinq injecteurs positionnés tout autour et entraîne l’alternateur. Les éléments imposants qui composent l’alternateur sont installés dans une enceinte blindée en béton de 80 cm d’épaisseur. Equipée d’un revêtement spécifique, la roue résiste davantage à l’abrasion des eaux chargées en sédiments. Elle est aussi plus facile à entretenir ou à remplacer que les turbines Francis « réversibles » (pompage–turbinage) de la centrale souterraine.

Une conduite de 250 mètres creusée dans la roche

Cette nouvelle centrale symbolise la volonté d’EDF de développer l’hydroélectricité, qui est la première des énergies renouvelables au monde. Aujourd’hui, l’énergie hydraulique, malgré quelques menaces, se porte bien, et les investissements réalisés sur le territoire en sont la preuve. Ici, nous allons pouvoir produire toute l’année de l’énergie « décarbonée », a souligné

Jean-Bernard Lévy (PDG du groupe EDF). Qui a aussi rappelé l’exemplarité du chantier, en particulier au niveau de la sécurité. Après cinq années de travaux, le deuxième plus important chantier de développement de l’hydroélectricité entrepris par EDF en France touche donc à sa fin. Les travaux, menés avec les acteurs du territoire, ont permis de raccorder ce nouveau groupe de production sur l’alimentation en eau de l’aménagement existant. Une conduite forcée de 250 mètres de long a notamment été creusée dans la roche.

Elle permet d’acheminer l’eau en provenance de la retenue de la Coche, située 900 mètres plus haut. « En aval, l’eau sera restituée dans la galerie souterraine menant à la centrale de Randens, en Maurienne », précise Emmanuel Mordefroid, chef du projet. Contrairement aux machines réversibles de la centrale souterraine existante, le nouveau groupe de production fonctionne en turbinage uniquement, c’est-à-dire pour produire de l’électricité.

Des retombées pour le territoire

André Pointet, Maire du Grand-Aigueblanche et président de la communauté de communes des Vallées d’Aigueblanche, a rappelé l’importance de ce chantier, « porteur d’un nouvel élan », qui induit des retombées positives « pour l’emploi, le commerce et l’activité économique locale ». L’exploitation de cette nouvelle usine générera également un montant supplémentaire sur les taxes destinées aux collectivités locales. Dans leurs discours respectifs, les intervenants ont souligné « la prouesse technique et technologique » d’un tel chantier, « le sentiment de fierté » qui les habite, mais aussi l’importance de l’eau en Savoie, « véritable richesse pour le territoire ».

Les aménagements hydroélectriques de la Coche (usine souterraine et nouvelle centrale) vont désormais produire l’équivalent de la consommation de 270 000 habitants grâce à une énergie renouvelable, stockable et capable de répondre avec réactivité aux besoins du système électrique.

Quelques chiffres

➤ 99 % des déchets du chantier ont été revalorisés. ➤ 84 millions d’euros du budget ont bénéficié à des entreprises de la région (dont 27 millions pour la Savoie). Environ 3,7 millions d’euros de retombées économiques issues de l’hébergement et la restauration entre 2016 et 2019. ➤ 200 entreprises mobilisées pour les travaux (dont 102 savoyardes). Jusqu’à 250 personnes ont travaillé simultanément sur le site au plus fort du chantier. ➤ 18 000 heures effectuées par des personnes en insertion (soit 12 emplois pendant un an). ➤ La Savoie : 1er département français pour la production hydraulique avec 50 centrales qui produisent, par an, l’équivalent de la consommation de trois millions d’habitants.

Infos sur le web : www.inauguration-la-coche.fr